Spartacus : blood and sand fait partie des nouvelles séries américaines lancées en 2010 (et pas encore arrivées chez nous). C’est une série produite par Sam Raimi pour la chaine Starz (mais heureusement, ce n’est pas un remix de Xena la Guerrière). Comme son titre l’indique, il s’agit d’une série de 13 épisodes racontant la vie du célèbre gladiateur, leader de la révolte des esclaves à Rome en 73 avant JC.
C’est un moment particulièrement intéressant de l’histoire romaine; à l’apogée de son succès, Spartacus menait une armée de 120000 combattants et il a réussi à mettre en échec les légions romaines pendant plusieurs années. La fin est moins glorieuse : Spartacus meurt au combat et Rome fait crucifier quelques 6000 esclaves pour leur apprendre le respect ! On s’attend donc à une grande fresque historique…
Spartacus en série TV ressemble pour le moment à un mixte entre 300, Gladiator et la série Rome, et on se demande même si les auteurs n’ont pas vu Spartatouille. Notre héros est un jeune guerrier thrace, qui s’allie aux Romains pour combattre d’autres barbares, mais refuse de se plier aux volontés de ses chefs. Il déserte, de fait choper et finit esclave, puis gladiateur et affublé du nom de Spartacus. Sans surprise, on voit dans la série des romains fourbes, des barbares courageux et musclés, et de belles garces peu farouches, n’hésitant pas à abuser de leurs charmes.
L’esthétisme verse dans un certain lyrisme, avec des arrière plans absolument pas réalistes, comme au bon vieux temps du technicolor et des combats hyper violents et hyper graphiques, ponctués de gerbes de sang du plus bel effet. Il faut voir comme Spartacus découpe en morceaux ses adversaires lors de son premier tournoi dans l’arène ! Eux qui croyaient partir sans laisser de Thrace derrière eux, ils se sont bien fait avoir.
Outre les combats sanglants, la série propose plusieurs scènes d’amour torride et des scènes d’orgie romaine, histoire de satisfaire les spectateurs amateurs de chair fraiche. Avec un cocktail aussi dosé en sexe, violence et jurons bien sentis, il est certain Spartacus ne vise pas un public familial ! La série semble se complaire dans l’outrance et franchit allègrement les frontières du mauvais goût.
La série semble aussi conçue pour un public féminin, d’une part en montrant des gladiateurs bien membrés mais aussi en imposant une histoire d’amour bien ennuyeuse entre Spartacus et sa dulcinée, capturée elle-aussi par les Romains. Le guerrier, qui a perdu son chemin, fait tout pour retrouver sa Thrace (c’est promis, j’arrête les jeux de mots foireux)
Le tout manque vraiment de subtilité, et on est plus dans Conan le Barbare que dans Gladiator. Et encore, Conan c’est pas mal (enfin surtout dans les romans de Robert Howard). Spartacus 2010 est une série bourrée de testostérones, mais aussi bourrée de clichés sur l’Antiquité et de mauvais goût, et copiant sans vergogne ce qui s’est fait avant, mais en moins bien. Ça ne vous donne pas envie tout ça ?