Archives mensuelles : avril 2010

The Pacific : Band of Brothers dans les îles

Band of Brothers (Frères d’armes en VF) est une série produit e par Steven Spielberg et Tom Hanks dans la continuité du Soldat Ryan et diffusée sur HBO fin 2001. Elle compte une dizaine d’épisodes qui narrent les aventures de la Easy Company lors de la Seconde Guerre Mondiale. Une série captivante par le soucis du réalisme et le soin maniaque apporté à la reconstitution de la vie quotidienne des soldats, dans ce qu’elle avait de plus sordide, aux antipodes des films triomphants et glorifiants des années 50.

The Pacific, nouvelle série de l'équipe de Band of Brothers

Presque 10 ans plus tard, les Brothers reviennent dans une nouvelle série, consacrée cette fois à la guerre dans le Pacifique. The Pacific n’est pas vraiment une suite, puisque les évènements se déroulent avec d’autres personnages, sur un autre front. On retrouve Spielberg et Tom Hanks à la production, pour une série qui s’annonce la plus chère jamais diffusée sur HBO (150 millions de dollars).

Diffusée depuis mars 2010, la série nous parle dans un premier temps de la bataille de Guadalcanal. Au début les « héros » sont de jeunes patriotes rêvant de décimer des régiments de Jap et de se servir de leurs gros flingues, et assez rapidement les cowboys se retrouvent dans l’enfer vert des îles du Pacifique, nageant dans leur sueur, et confrontés à la faim, la fatigue et les maladies tropicales. Comme si ça ne suffisait pas, la mort frappe sans prévenir et avec une brutalité inouïe, et les marines tombent comme des mouches, face à des ennemis furtifs et vicieux.

Les images sont assez sublimes, la réalisation verse parfois dans un certain onirisme avec une maîtrise imparable des jeux de lumière et des massacres assez picturaux, il faut bien le dire. L’histoire se suit avec un certain intérêt, même si le terrain a déjà été débroussaillé par plusieurs très grands films comme La Ligne Rouge de Terence Mallick ou Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima de Clint Eastwood. C’est un peu le problème : The Pacific ne crée pas vraiment la surprise et semble manquer de fond.

des soldats vadrouillent dans l'herbe : non on n'est pas dans la Ligne Rouge

Les motivations des soldats sont binaires (casser du Jap) et on n’a pas le point de vue du camp d’en face, comme c’était le cas dans les films précités. L’idée est surtout de montrer le point de vue et le ressentis des soldats américains ayant participé à cette guerre, sans fioriture ni glorification excessive (quoiqu’on entend quasiment tout le temps des violons pour souligner l’intensité dramatique de l’histoire). L’avenir dira si cette série devient plus subtile et moins manichéenne (pour le moment j’ai vu les 2 premiers épisodes)

Alice par Tim Burton, du pur Disney

Avec un peu de retard suite à une longue coupure internet, voici mes impressions sur Alice au Pays des Merveilles en film. Lewis Caroll + Tim Burton + cinéma 3D, c’est vrai que c’est alléchant. Le casting est également à la hauteur avec Johnny Depp en Chapelier Fou, Helena Bonham Carter en Reine Rouge, Ann Hathaway en Reine Blanche et Mia Wasikowska en Alice.

Helena Bonham Carter en roue libre dans son interprétation de la Reine Rouge

Tout était destiné à faire un grand moment de cinéma et pourtant… C’est une semi déception.

Semi déception car c’est avant tout un film Disney, qui manque cruellement de style burtonien (à part quelques passages assez caustiques, comme celui où une Alice miniature doit traverser les douves du château en sautant sur des têtes tranchées). On sent bien que Tim Burton a été contraint de faire un film tout public, c’est à dire sans nudité, sans violence et sans Gentil qui meurt.

Alice et le Chapelier Fou (Johnny Depp, extraordinaire)

Semi déception aussi car l’esprit de Lewis Caroll et son humour absurde est bien éloigné de ce film qui ressemble aux adaptations du Monde de Narnia. Un film d’aventures, avec des Gentils et des Méchants bien reconnaissables, des monstres, des poursuites, un combat contre un dragon et moult péripéties qui se terminent par la défaite de la Reine Rouge, confrontée à une Alice transformée en Jeanne d’Arc. Tout cela manque de subtilité et d’enchantement, et le Pays des Merveilles n’est franchement plus ce qu’il était.

quand Alice se prend pour Jeanne d'Arc

Le scénario s’inspire à la fois du film d’animation Disney et du jeu American Mc Gee’s Alice  mais de façon très très édulcorée. Et c’est bien dommage, je me demande ce que Burton aurait pu faire avec une adaptation de ce très dérangeant jeu vidéo.

le Chat de Cheshire, une des grandes réussites du film

Quant a l’élément 3D, qui a incité Tim Burton à signer avec Disney, c’est malheureusement assez mal exploité et ça donne l’impression d’un film traditionnel « gonflé » à la 3D pour faire mode. Tim Burton ne maîtrise pas encore très bien cette technologie et ça fait vraiment gadget, à l’exception de certaines scènes (lorsque Alice travers la forêt par exemple)

Reste un bon moment de cinéma avec de bonnes trouvailles et une Alice tout à fait charmante. Les acteurs ont tous un bon grain de folie, mention spéciale à Johnny Depp et Helena Bonham Carter. J’ai aussi beaucoup aimé la prestation complètement barrée de Anne Hathaway, qui compose une Reine Blanche aussi cinglée que l’autre.

N’empêche, j’aurais préféré que quitte à faire une suite à Alice, Tim Burton adapte plutôt l’univers d’American McGee.