Archives mensuelles : septembre 2010

30 Jours de Nuit 2 : Jours Sombres

Sorti début 2008, le 30 Jours de Nuit de David Slade avait placé la barre très haut. Un vrai film de Survival Horror en milieu hostile (le froid, la neige, la nuit) et une montée progressive de l’angoisse et de la peur, dans une mise en scène classique et efficace, sans esbroufe mais rudement éprouvante pour les nerfs. Le film avait aussi le mérite de remettre les pendule à l’heure en ce qui concerne le mythe vampirique : exit les beaux ténébreux, bonjour les créatures bestiales et sanguinaires.

Adapté d’un comic book de Steve Niles, 30 Jours ne pouvait pas rester sans suite… Il en existe plusieurs, comme Dark Days, Return to Barrow, Bloodsucker Tales, Red Snow… C’est logiquement le tome 2 (Jours Sombres) qui est adapté au grand écran.

Difficile de faire une bonne suite…. L’histoire tourne autour du personnage de Stella, unique rescapée du premier film, qui combat d’autres vampires à Los Angeles, aidée par une poignée de chasseurs de vampires. L’actrice qui jouait Stella dans le premier film, Melissa George, n’est plus de la partie (flûte alors !), non plus que David Slade, qui cède la place à Ben Ketai (qui c’est celui-là ?)

la nouvelle Stella : c'était mieux avant

Déjà on oublie l’environnement insolite et angoissant qu’était le grand nord, ainsi que le concept de nuit arctique… Le nouveau film se passe en milieu urbain et il y a du soleil. Ketai arrive assez bien à filmer des ambiances de parking mal éclairé, hôtels miteux, souterrains délabrés et ainsi de suite. Le problème est qu’on a vu 50 fois ce genre d’environnement dans un film d’horreur. Nos chasseurs de vampire, bien que motivés, ne sont pas très malins, et n’arrêtent pas de se fourrer dans des traquenards.

une belle brochette de chasseurs de vampires

Les vampires du second film sont également beaucoup moins effrayants : on les voit venir à des kilomètres et ils se font tuer beaucoup trop facilement. On est loin des super-prédateurs du premier 30 Jours ! Le scénario est globalement sans surprise, l’ambiance est mollassonne, plombée par de longues scènes de dialogues et la mise en scène est assez plate (quand elle ne sombre pas dans le ridicule).

Lilith, une nouvelle Boss à affronter

Bref un film tout juste correct, sans originalité et sans souffle, ce qui explique qu’il ne soit même pas sorti au ciné chez nous. A regarder comme une curiosité, avant de vite revoir le vrai et unique 30 Jours de Nuit.

Superman et Batman : Apocalypse

Et voilà un nouveau film d’animation inspiré des DC Comics, cool !

Superman & Batman : Apocalypse est inspiré du comic The Supergirl from Krypton, dont le titre est quand même beaucoup plus explicite.

Cela raconte l’arrivée sur Terre de Kara Zor-El, la cousine de Superman. Présentée comme une ado blonde craquante et un peu fofolle, l’apprentie héroïne est prise en main par Superman, Batman et même Wonder Woman, mais les choses se compliquent quand Darkseid, un super-méchant extraterrestre, veut s’emparer de Kara pour l’embrigader dans sa garde d’honneur.

c'est pas toujours facile avec Tata Wonder Woman !

il y a une nouvelle Kryptonienne en ville ! Batman se méfie...

Je n’irai pas plus loin dans la mythologie DC Comics, on s’en fout, le principal est d’assister à un spectacle fun, coloré, riche en péripéties et en combats monstrueux avec des tas de protagonistes et de héros emblématiques. On passe un bon moment, et on se dit (comme toujours) à quel point c’est dommage que les adaptations ciné de super-héros soient aussi mal inspirés (à part Batman de Christopher Nolan).

devine qui vient diner ce soir !

La qualité de l’animation est bonne, sans être du niveau de Batman : under the red hood. C’est pimpant, facile à suivre et tout public, et on pourrait reprocher ce côté propret qu’ont souvent les adaptations de Superman. Enfin bon, des films familiaux, il en faut aussi…

supergirl

Supergirl, une nouvelle superhéroïne court vétue !

A ajouter dans sa collection… C’est déjà le 9e film d’animation DC Comics ! Pour plus d’infos, voir http://en.wikipedia.org/wiki/DC_Universe_Animated_Original_Movies

Impressions de Versailles

Il y a de nombreux exemples où un seigneur mégalomane, riche et puissant, a décidé de marquer son temps en faisant construire une œuvre architecturale grandiose, destinée à perdurer à travers les siècles. C’était l’occasion également de réunir de nombreux artistes et génies autour d’une œuvre monumentale, quitte à vider les caisses de l’Etat et à affamer les populations. La pratique perdure encore de nos jours (chacun de nos présidents a voulu faire construire son chef d’œuvre d’architecture) mais fort heureusement les ouvrages d’art ne sont plus réservés à une élite et sont désormais destinés à servir la population (enfin en principe).

Louis XIV (assis) et quelques membres de sa petite famille (source WikiMedia)

Louis XIV avait un rêve : celui de faire d’une campagne marécageuse et insalubre un vaste parc ordonné et boisé, avec des fontaines, des jardins et un plan d’eau où vogueraient des bateaux. Le vieux pavillon de chasse de  Louis XIII, deviendrait un palais de conte de fée, où  le Roi Soleil pourrait organiser ses fêtes et recevraient les artistes de l’époque et les grands de ce monde. Grâce à la fortune confisquée à Fouquet et au génie de Louis Le V au et de André Le Nôtre, le roi put donner libre cours à ses délires, et offrit un somptueux héritage à ses successeurs.

On peut discuter sans fin de la futilité et de la vanité des rois, il n’empêche que cette œuvre traverse les siècles et se trouve désormais ouverte au public, n’en déplaise aux fantômes des courtisans et des nobles d’autrefois. Classé patrimoine mondial, le château de Versailles et son parc sont désormais livrés aux hordes touristiques.

château de Versailles

le château de Versailles depuis la Cour Royale : ça en jette

Le château en lui-même est un bâtiment imposant et ornementé, fait pour impressionner lorsqu’on arrive par la cour d’honneur. Je me suis laissé tenter par une visite commentée, avec un nombre limité de visiteurs et un guide érudit et passionné, qui nous a montré des lieux peu connus (l’opéra royal notamment, construit par Louis XV). Après cette visite confidentielle et passionnante, je me suis risqué dans le palais et je n’ai pratiquement rien vu, à cause de la foule touristique. Trop de monde, ça gâche tout ! Tout se que je voyait c’était des bouts de marbres, des dorures et des morceaux de boiseries. La fameuse Galerie des Glaces ressemblait à une place de  marché le samedi matin, et les œuvres d’art  de Murakami étaient dissimulées par la foule (heureusement).  J’ai laissé tomber, pour aller faire un tour dans le « modeste »  jardin du roi.

jardin de versailles

parterres des jardins de Versailles

La première chose qu’on voit ce sont des parterres de fleurs sauvages et désordonnées qui donnent un aspect joyeux à ces vieilles façades. On peut dire merci à Alain Baraton, pour avoir abandonné les plantations traditionnelles et ordonnées au profit de ces morceaux de nature sauvage.

On s’avance un peu et on voit la perspective vertigineuse, qui va jusqu’au canal et à la Petite Venise. Des jardins, des bosquets, un parc, puis un lac puis encore un parc…. C’est démesuré, c’est dingue, ça dépasse l’imagination. On peut marcher des heures, et même des jours sans voir un bâtiment, sans croiser une voiture. Pas étonnant que des gens se perdent dans le parc ! Le roi Louis avait un sacré jardin… La tempête de 1999 est passé là-dessus et causé d’importants dégâts. Heureusement tout semble revenu dans l’ordre…

vue sur les jardins, le canal, la Petite Venise, et la forêt de Versailles

Orangerie de Versailles

l'Orangerie de Versailles, toute la chaleur du sud

Il faut les découvrir à pied, ces jardins, apaisé par la musique d’époque qui surgit à travers les haies, en essayant d’imaginer ce que cela devait être, un vrai orchestre du 18e siècle, jouant pour le plaisir des belles dames et des courtisans sournois. Le week-end, les jardiniers ouvrent les vannes des innombrables fontaines et cela ajoute un charme supplémentaire et raffiné à tout cet espace. Rien que découvrir les fontaines qui se cachent dans les bosquet et observer la chorégraphie aquatique du bassin du miroir, cela demande bien une demi journée.

Si on est courageux, on peut pousser jusqu’au Trianon (le grand et le petit), et découvrir le domaine de Marie Antoinette. La Reine s’était inventé un monde imaginaire, loi des fastes de la cour. Elle se réfugiait dans un mini village conçu pour elle, où elle jouait à la fermière et invitait ses copines et quelques galants… Autant le parc est majestueux, démesuré, sophistiqué, autant les jardins de la Reine sont simples et campagnards. Enfin quand on parle de campagne, c’est d’une campagne idéalisée qu’il s’agit, un vrai univers à la Walt Disney.

hameau de la reine

le Hameau de la Reine : du Disney avant l'heure

Je n’ai pas croisé le fantôme de Marie Antoinette et il a fallu refaire tout le chemin du retour jusqu’au château, traverser les hordes de japonais et prendre le RER… Les rêves ne durent qu’un temps mais je reviendrai, je n’ai pas tout vu !