Highlander 3, un nanar avec des immortels dedans
J’ai décidé de continuer la série Highlander, comme ça, par désœuvrement. Est-ce que tout est vraiment mauvais dans cette succession de films ? Le temps arrange-t’il les choses ?
Sorti en 1995, Highlander 3 – Le Sorcier est une tentative de retrouver l’esprit du premier film, après la pseudo suite délirante que lui a donné Russel Mulcahy en 1991 et qui a été honnie par tous les fans de la première heure. On choisit un autre clippeur (Andrew Morahan) pour réaliser le film et Gregory Wilden, créateur de l’univers Highlander est malheureusement laissé de côté.
Le film se heurte à une grosse difficulté : en effet à la fin de Highlander 1, Mc Leod a triomphé de ses ennemis et gagné le Prix (qui consiste en un pouvoir mental sur l’humanité toute entière). Il a aussi perdu l’immortalité et peut désormais avoir des enfants. Le plus gros problème est qu’il n’y a plus d’immortels ( »Il ne peut en rester qu’un » nous rabâche-t’on sans arrêt dans le premier film).
Les scénaristes commencent par nous dire que Mc Leod ne peut toujours pas concevoir d’enfants puisqu’il a un fils adoptif. Ce qui indique finement qu’il est peut-être toujours doté de l’immortalité.
Ensuite le trio de scénaristes imagine tout simplement que des immortels sont restés enfermés dans une grotte pendant 400 ans et qu’il n’ont donc pas participé à l’affrontement final ! Les divinités octroyant le Prix ne s’occupent pas des joueurs qui restent sur le banc de touche… On aurait franchement pu faire moins débile pour renouer avec les combats entre immortels.
Mc Leod se retrouve donc à combattre un nouveau barbare immortel (interprété par Mario Van Peeble, un choix très discutable), qui de plus est doté de pouvoirs magiques (matérialisés par d’horribles morphings générés par ordinateur). Le film tente de renouer avec le premier Highlander, à grand renfort d’extraits du premier film et de scènes tournées dans les même décors (on retrouve ainsi la résidence de Mc Leod et sa boutique d’antiquités). Un flashback est même tourné avec un jeune Mc Leod partant faire son apprentissage au Japon. Le problème est que 9 ans se sont écoulés entre les 2 films, et que Christophe Lambert a du mal à se glisser dans la peau d’un jeune guerrier écossais.
Toujours pour faire plaisir aux fans (croient-ils) les scénaristes multiplient les hommages, voire les copies du premier film. Mc Leod combattait un barbare immortel ? On lui colle un nouveau barbare immortel sur les bras. Il y avait une scène où le Kurgan se payait un gros délire en voiture ? On fait pareil avec Kane. Mac Leod était menacé par une enquêtrice, qui finissait par découvrir son immortalité ? Même chose avec une scientifique new yorkaise, condamnée à jouer la potiche de service. Quant au fils adoptif de Mc Leod, il est escamoté au début du film pour réapparaitre complètement à la fin et servir à un dénouement parfaitement similaire au premier film (le méchant prend en otage quelqu’un de cher à Mc Leod pour le contraindre à la confrontation).
Avec ce film qui n’apporte absolument rien à l’univers Highlander et qui n’est qu’une pâle copie du premier film, on pourrait croire que la licence est définitivement morte. Il n’en est rien et deux autres films verront les immortels se castagner entre eux. La seule satisfaction que procure ce film est de tourner la page Highlander 2 et d’oublier cette désagréable expérience pour un vrai retour aux source. Enfin quand je dis vrai, c’est tout relatif.
Quant à Andrew Morahan, il est vite retourné dans l’anonymat et n’a plus rien réalisé depuis.