V 2009, le retour des Visiteurs
Les producteurs américains, en panne d’inspiration, ont fâcheusement tendance à puiser dans les séries mythiques des années 70-80, pour en faire des remakes souvent peu inspirés, tablant que le fait que tout le monde a oublié les séries d’origine, et qu’il suffit d’utiliser les mêmes ficelles pour obtenir le succès. Et bien non les gars ! Les amateurs de séries sont très exigeants quand on touche à une série culte et il est beaucoup plus difficile de faire un bon remake que de lancer une nouvelle série. Tout au plus verra-t’on quelques spectateurs attirés par curiosité sur les premiers épisodes avant de constater une baisse d’audience catastrophique si le talent n’est pas au rendez-vous.
Tout ça pour dire que je ne voyais pas d’un très bon œil le remake de V, la série d’origine étant difficile à surpasser (même s’il elle a pris un sacré coup de vieux au niveau de la mise en scène). Rappelons que V a été créé en 1983, qu’il s’agit d’un ensemble de plusieurs épisodes et téléfilms, et qu’elle bénéficiait d’effets spéciaux assez bluffant pour l’époque. L’histoire racontait comment des extraterrestres séduisants et à apparence humaine, venus pour apporter leur amitié à la Terre, se révélaient être en fait de monstrueux reptiles, désirant asservir totalement la race humaine (et même la bouffer). Face à eux, la résistance s’organisait, mais les V avaient des collaborateurs et des alliés fidèles parmi les humains.
V se présentait donc comme un long film de guerre, avec ses rebondissement et ses traitres, dans les 2 camps. Le film était imprégné de l’histoire de la seconde guerre mondiale et se révélait souvent lourdement pédagogique, comme si le but était d’expliquer le nazisme, la résistance et la collaboration à des spectateurs américains pas très futés.
Lancé en 2009, le remake de V reprend la trame de l’histoire, en changeant les personnages et en révélant dés le premier épisode la véritable nature des lézards. Une décision somme toute logique, car les spectateurs savent très bien à quoi s’en tenir. On retrouve l’histoire dans ses grandes lignes (création de la résistance, rôle de la 5e Colonne…) mais le casting et le design général ont été changés, et on est plutôt dans le high tech sophistiqué que dans la SF à la Star Wars. Même les costumes des V ont été remis au goût du jour et Anna, la reine des V, a troqué un ensemble tailleur fort seyant contre la combinaison rouge des années 80.
Bien que les personnages soient assez caricaturaux et que la série contienne un certain nombre d’incohérences et de grosses ficelles scénaristiques, ce remake se laisse voir avec plaisir, grâce à un suspense bien mené et à de nombreux rebondissement. C’est une des rares séries du moment qui donne immédiatement envie de voir l’épisode suivant ! Il faut dire que tous les personnages finissent par devenir intéressants et qu’on a envie de savoir comment ils vont s’en sortir.
Par contre tout cela manque beaucoup de subtilité (comme la série d’origine) et un peu plus de réalisme ne ferait pas de mal. Comment imaginer que des aliens débarquent sans être détectés par les radars, qu’ils portent des vêtements à la dernière mode, qu’ils parlent toutes les langues du monde et connaissent toutes nos coutumes sans que quelqu’un trouve cela un peu louche… Comment imaginer qu’il ne se trouve pas un seul média ou un seul militaire pour envisager une invasion (alors que l’on vit une époque où l’on voit des complots partout !). Les gens sont vraiment trop naïfs dans cette série… (mais cela risque de changer dans la Saison 2)
Enfin bref, inutile de bouder son plaisir, ce V cuvée 2009 est plutôt une bonne surprise et le casting fait plaisir à voir. Il y a une sacré concentration d’acteurs de séries SF/fantastique et notamment Elisabeth Mitchell (Lost), Joel Gretsch (les 4400), Morena Baccarin (Firefly) et Laura Vanderwoort (Smallville)… Tous ces acteurs jouent d’une façon convaincante, avec mention spéciale à la vénéneuse Anna (Morena Baccarin) et contribuent de faire de V une série sympathique. Ce n’est pas une grande claque comme Galactica par exemple, mais il y a du potentiel qui ne demande qu’à s’exprimer ! La fin de la saison 1 et son ambiance apocalyptique, augure bien de la suite.