Helix : le retour de Ronald Moore
Créateur de 3 séries Star Trek, Ronald D. Moore est surtout connu pour avoir ressuscité la série Battlestar Galactica, de 2004 à 2009. De la SF guerrière et réaliste, très sombre et aux antipodes du space opera pimpant que l’on rencontrait alors.
Jusqu’à aujourd’hui, la suite fut une longue traversée du désert pour Ronald D. Moore, avec un nombre incroyable de projets qui sont tombés à l’eau. Parmi eux Caprica (2010), une préquelle de Galactica qui laissa tout le monde perplexe et Blood and Chrome (2012) autre préquelle qui se limita à un pilote d’1h30. La série Virtuality (2009), ne dépassa pas non plus le stade du Pilote, avant de devenir un film (et un flop).
Aujourd’hui, c’est avec la série Helix, diffusée sur SyFy, que l’on retrouve notre producteur-scénariste aux mille projets. Helix est une série de 13 épisodes (déjà on dépasse le stade du pilote, c’est une bonne nouvelle) qui ne se passe pas du tout dans l’espace mais sur Terre, et parle de complots, de manipulation génétiques et de virus.
Le pitch : une équipe de virologues est envoyée en Arctique, d’où une mystérieuse base de recherche vient d’envoyer un SOS. Ils tombent sur une communauté de scientifiques peu bavards sur leurs expériences génétiques, et sur des patients très peu coopératifs…
Il faut bien avouer que Helix a de la classe, même si le script n’est pas sans évoquer de nombreux créations du même genre (peut-être pour brouiller les pistes). On pense évidemment à The Thing (à noter que Moore a travaillé en 2009 sur le scénario de la préquelle, ce n’est donc pas un hasard), à Prometheus (pour la contamination avec un étrange fluide noir), à ReGenesis (pour les enquêtes médico-policières menées par une équipe de chercheurs)…
Quoi qu’il en soit c’est bien fait, la mise en scène est sobre et inquiétante (digne de Carpenter), les personnages bien troubles et la menace technologique bien réelle. C’est une série qui est prenante et qui met souvent le nerfs à rude épreuve, grâce à une utilisation parfaite de l’environnement (les balades dans les conduits d’aération sont dignes d’Alien).
Il ne faut plus qu’espérer que Helix poursuive son bonhomme de chemin et que Ronald Moore ne se fourvoie pas trop dans ses considérations mystico-religieuses dont il est coutumier… Un seul point qui m’a un peu agacé : le carré amoureux entre le chef scientifique, son assistante, son frère et son ex. Comme par hasard, il fallait que tout ce petit monde se retrouve confiné dans une base isolée, et leurs problèmes sentimentaux sont totalement inintéressants…