Terminator 4 : renaissance difficile

25 ans… Il aura fallu attendre 25 ans pour voir enfin à l’écran ce futur glaçant entrevu dans Terminator, premier du nom. Beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts, et Terminator 1 et 4 ne se ressemblent en rien, l’imagerie numérique ayant remplacé les bons vieux animatronics de feu Stan Winston. Je ne vais pas essayer de comparer l’ancien et le nouveau, on pourrait passer des heures à recenser les défauts et qualités des deux métrages. L’époque a changé !

Terminator 2 (1991) : nostalgie, nostalgie…

Terminator 4 Renaissance (en VF) est un nouveau départ pour la série. La trilogie Terminator(1985-2003) se déroulait à notre époque et mettait en scène des robots envoyés du futur. Dans Terminator 1, on découvrait le futur effrayant qui se profilait à l’horizon, l’apocalypse nucléaire et la guerre des machines. Dans T2 (sous titré le Jour du Jugement Dernier), Sarah Connor et un John Connor juvénile tentaient de changer le futur et détruisaient la puce qui allait rendre possible l’intelligence artificielle. Dans Terminator 3, (un film injustement décrié, AMHA) on découvrait que le futur ne pouvait pas être changé et que John Connor ne pouvait pas échapper à son destin de meneur de la résistance dans un monde apocalyptique. Tout avait donc été dit, place au futur.

Terminator 4 se passe donc aprés le Jugement Dernier entre-aperçu dans Terminator 3, dont il est la suite. Mais T4 est aussi une préquelle à Terminator 1 : en effet John Connor n’est pas encore le chef ultime de la résistance mais un simple chef de section, Kyle Reese n’a pas encore de poil au menton et le T800 est encore un prototype.
On peut donc abandonner l’idée de voir l’affontement final entre la Résistance et Skynet, Terminator 4 en décevra plus d’un à ce titre et il laisse sur sa faim (en attendant Terminator 5 ?)

John Connor en train de casser du robot : il a bien changé le blondinet !

Terminator 4 raconte les aventures de guerre de John Connor, narre la genèse de Kyle Reese (à la fin du film il sera officiellement intégré dans la Résistance) et le destin tragique d’un total inconnu, un certain Marcus Wright. Ce dernier est au centre d’une intrigue tarabiscotée qui tend souvent vers le n’importe quoi, et c’est cela qui gâche le plaisir de T4. On a en effet en mémoire les intrigues simples et lumineuses des films précédents et l’histoire abracadabantesque de Marcus a de quoi en désorienter plus d’un.

Marcus, véritable héros du film

(ce qui suit va dévoiler des passages clé de l’histoire)

Qu’on en juge plutôt : Skynet, sous l’apparence de Helen Bonham Carter (ex-égérie de Tim Burton) intervient en 2003 pour persuader un condamné à mort, Marcus Wright (interprété par le trés bon Sam Worthington), de léguer son corps à une organisation scientifique (Cyberdyne). 15 ans plus tard, Marcus est « ressuscité » sous la forme d’un hybride homme-machine et il est (semble-t’il) programmé pour rencontrer successivement Kyle Reese et John Connor. Après avoir à son insu attiré les robots de Skynet vers Kyle Reese, et fait expédié ce dernier dans le nord (« vous êtes muté dans le Nord ! » « Noooon! »), Marcus rencontre une sympathique guerrière qui le conduit droit chez John Connor.

Moon, une sympathique résistante

Illico presto Marcus est repéré pour ce qu’il est, capturé et promis à une exécution sommaire. Contre toute attente chez ces rebelles rompus aux fourberies de Skynet, Marcus est libéré et aide Connor à accéder à la prison nordique où se trouve Kyle Reese. Le but ultime de Skynet semble donc être d’attirer tous les héros dans son centre technologique et de les massacrer à coup de T800. Qu’est-ce qu’ils sont tordus ces robots !

De fait, T4 nous propose de suivre 3 personnages (Reese, Connor et Marcus) et contre toutes attentes, c’est ce dernier qui est le vrai héros du film. Marcus est en effet beaucoup plus intéressant que les autres persos et aussi beaucoup mieux interprété. Christian Bale/Batman, avec sa gueule burinée,  a malheureusement du mal à nous faire croire qu’il est le sauveur de l’humanité. Côté charisme il se plante là, et même le jeunot Anton Yechtin (Reese) a plus de présence à l’écran.

Kyke Reese (Michael Biehn) dans Terminator 1

kyle-reese-Terminator-4

Kyle Reese (Anton Yelchin) dans Terminator 4 : la ressemblance est frappante

Les scénaristes ont en fait pris le contrepied total du Terminator original : plutôt qu’un robot déguisé en humain et venant du futur, ils ont décidé d’employer un humain déguisé en robot et venant du passé. Mouais… Cette trame bizarre soulève un monceau d’incohérences et d’invraisemblances : quelle chance avait Marcus de tomber sur Kyle Reese ? Pourquoi diable Skynet ne tue pas Reese immédiatement aprés l’avoir identifié  ? (ce qui éliminerait John Connor du coup) Comment Skynet a pu croire une seconde que Marcus ne serait pas démasqué et emprisonné ?

On se perd en conjonctures sur la façon dont le scénario a pû se développer. Un point est également gênant : Skynet et Connor se comportent comme s’ils avaient vu les films précédents. Les machines veulent éliminer Connor comme si elles savaient qu’il allait leur flanquer une raclée dans le futur et Connor, dûment informé par les cassettes léguées par sa mère, s’efforce de sauver coute que coute son papa. Tout ceci est légèrement perturbant.

Oublions maintenant le scénario pour nous concentrer sur le film : la mise en scène est bluffante et un monde post-apocalyptique, couleur de terre s’étale sous nos yeux, mélange de Fallout, Mad Max et de Matrix. Ca fait chaud au coeur de voir enfin le monde où vit le John Connor du futur, et côté machines et Terminators on est servi, avec une horde de robots trés imaginatifs, depuis des sortes d’anguilles matrixiennes à un robot géant échappé de Transformer, sans oublier les moto-Terminators. Un joyeux foutoir, fréquenté aussi par de nombreux Terminators humanoïdes et un clone numérique trés réussi de Schwarznegger-T800. Bizarrement la technologie semble avoir régressé, et les Terminators préfèrent les fusils d’assaut aux laser entrevus dans les autres films.

Terminator 4 reste un grand spectacle, servi par une mise en scène souvent bluffante (merci McG). Reste le problème de ce scénario trés (trop) alambiqué qui dessert le film plus qu’autre chose, avec ses envolées philosophiques (un homme avec un corps de robot reste-t’il humain ?) et son final grotesque (« allez prend mon coeur, j’en ai plus besoin »). On attend un Terminator 5 pour remettre la série sur le droit chemin. Ou alors un DVD en version uncut (il manquerait 30 mn au film, parait-il)

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3 réponses

  1. J.A.K NERD dit :

    I’ll be back ! ; D

    SUPER le blog à part ça !

  1. 22 décembre 2009

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  2. 10 janvier 2010

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