Star Trek Into Darkness : le festival de Khan
4 ans après le reboot réussi de Star Trek, basé sur un scénario habile qui a réussi à plaire à la fois aux fans hardcores et aux newbies, J.J Abrams revient pour Into Darkness, que l’on pourrait rebaptiser Star Trek 2.2 tant il est le miroir du 2e film de l’ancienne série, la Colère de Khan. Difficile en effet de ne pas comparer les 2 films, qui ont les mêmes protagonistes et une trame similaire.
Néanmoins J.J. Abrams livre ici une version actualisée et adaptée à son époque : attaques terroristes, mensonges d’état, armes de destruction massives sont quelques uns des ingrédients que l’on trouve ici, et qui justifient le titre ténébreux du film. Les rôles sont également plus physiques que dans la version des années 80, avec davantage de courses poursuites et combats, et il règne un humour qui n’est pas sans rappeler les sitcoms du moment.
Les scénaristes affirment qu’ils ont eu beaucoup plus de temps pour soigner leur histoire, Néanmoins cela reste assez basique, du niveau d’un bon divertissement et d’un bon film d’aventures (ce qui n’est pas si mal quand on regarde la production US du moment). JJ Abrams, désigné pour reprendre le flambeau Star Wars en a profité pour s’entraîner aux batailles de vaisseaux spatiaux et aux décors futuristes. Londres fait penser à Coruscant, et l’arrivée d’un super vaisseau ennemi rappelle l’arrivée du destroyer impérial dans le Retour du Jedi (ce qui n’est certainement pas un hasard).
C’est sans aucun doute un film de SF et d’aventures bien mené, qui évoque les péripéties d’un Mission Impossible 3 (également un film de JJ Abrams). Pas de prise de tête et de mystères à la Lost ou à la Fringe mais une intrigue simple et efficace, qui manque malheureusement un peu de souffle épique.
Les personnages sont toujours bien campés, grâce à des dialogues qui font mouche.. Mais ils font souvent office de faire-valoir (ce qui était d’ailleurs le cas dans la série originale). Tout tourne autour de Spock et Kirk, on verra à peine Uhura, McCoy et Scotty… mais tous ont leur scène de gloire. LA grande révélation est Benedict Cumberbatch (Khan), qui arrive à être à la fois charismatique et complètement effrayant.
Surhomme aux méthodes sanguinaires, décidé à sauver sa « famille » coûte que coute, il évoque un autre monstre de la SF : le chef des réplicants incarné à la perfection par Rutger Hauer dans Blade Runner. Même présence à la fois hypnotique et menaçante, même nonchalance et mêmes tendances à broyer des têtes entre les mains…
On verra également des Klingons pendant quelques minutes seulement, à peine de quoi satisfaire les fans… Une présence injustifiée, à moins qu’elle ne serve à préparer le terrain pour le 3e film pour une guerre intergalactique ? En tout cas, malgré ces petits défaut, on prend bien du plaisir à ce nouveau film !