Starship Troopers 4 : Invasion
Depuis sa sortie en 1995 (c’est déjà si vieux que ça !), Starship Troopers a connu deux suites peu convaincantes, qui peinaient à reprendre le style et le souffle de Paul Verhoeven. Avec cette 4e tentative, changement radical de forme. C’est Shinji Aramaki, réalisateur des derniers Appleseed, qui est aux commandes. Un choix de prime abord plutôt intéressant, pour ce qui est annoncé comme un anime à grand spectacle, chose que les deux précédents films (ou téléfilms) n’avaient pas été, la faute à un budget très étriqué.
Dans Starship Troopers : Invasion, qui semble se passer plusieurs décennies après le premier film (la technologie a sacrément évolué), on trouve toujours les humains en guerre contre des insectoïdes géants. Ceux-ci ont envahi une station d’exploitation minière, sur laquelle débarque une bande de Space marins qui en ont (surtout les filles). Ils croisent le chemin de Carl Jenkins (officier medium dans le premier Starship Troopers), qui s’enfuit lâchement en empruntant le vaisseau du capitaine Carmen Ibanez (une autre héroïne du 1er film). Tous partent à la recherche du vaisseau perdu, qui transporte une terrible menace pour l’humanité.
Ce bref résumé suffira, le scénario ne brille pas par son originalité ni pas sa finesse psychologique. On peut oublier le cynisme et l’insolence de Verhoeven, sa critique acerbe de la société américaine et son regard très personnel sur les films de guerre. ST 4 se veut être un pur film d’action, très premier degré. En soit ce n’est pas forcément gênant, et de l’action il y en a, avec des batailles dantesques entre insectes toujours aussi agressifs et guerriers en armure de combat. On pense à Warhammer, à Halo, à Aliens et plein d’univers riches en adrénaline et défoulatoires.
Malheureusement, la réalisation devient catastrophique dés que le réalisateur tente d’humaniser ses persos et de les différencier (faut dire que toutes les armures sont identiques impossible de reconnaître qui que ce soit : riche idée !). Il tente maladroitement d’instiller des intrigues sentimentales entre guerriers et guerrières, nous gratifiant de scènes de nue totalement gratuites (et inintéressantes). C’est du propre !
Ceci fait qu’on ne s’intéresse pas aux persos et qu’on se fout totalement de ce qui leur arrive. Même l’arrivée d’un John Rico couvert de cicatrices, façon Snake Pliessken, a du mal à relancer l’intérêt de l’intrigue et c’est en baillant qu’on voit les soldats périr les uns après les autres (sauf les 3 principaux héros, au cas où il y ait une nouvelle suite). Même les scènes de massacre sont ennuyeuses.
Bref, encore un rendez-vous manqué pour Starship Troopers. Il faudrait vraiment laisser cette licence mourir en paix !