La légende de Korra : une première saison bourrée de bonnes surprises
Diffusée de 2005 à 2008, la première série Avatar (Le Dernier Maître de l’Air) était un curieux mélange de comic-book et de manga, produit par la chaine Nickelodeon. Dans un univers de prime abord assez enfantin, on trouvait des maîtres des éléments (Feu, Terre, Eau et Air) qui se livraient des batailles sans merci pour la domination du monde. Seul un individu, l’Avatar, capable de maîtriser tous les pouvoirs à la fois, pouvait assurer un certain équilibre et empêcher que l’une ou l’autre faction prenne l’avantage. Ce rôle était dévolu au tout jeune Aang, Avatar en plein apprentissage, chargé de mettre un terme à la domination du Royaume du Feu.
Je ne vais pas revenir sur 3 ans d’histoire, il suffit de dire que la première série Avatar apportait une certaine fraîcheur au monde de l’animation, et présentait une réalisation de qualité tout en maniant des thèmes très mythologiques (Star Wars n’était pas loin). Petit à petit la série devenait plus sombre et plus intéressante, même si l’humour cartoonesque (et parfois énervant) en restait un ingrédient clé.
Il a fallu plusieurs années pour que Nickelodeon présente une suite à son Avatar, après une aventure cinématographique peu convaincante en 2010. Et le délai d’attente en valait la peine ! La Légende de Korra se déroule 70 ans après la première série, et montre un univers complètement transformé. On est passé d’un univers médiéval, très heroic fantasy, à un monde beaucoup plus civilisé et proche du notre, où technologie et magie font bon ménage. Voitures de sport, avions de chasse, robots géants sont quelques unes des surprises qui sont proposées et qui sont finalement en accord avec la série (la nation du Feu avait déjà mis au point de nombreuses machines à vapeur).
Autre agréable surprise, les héros ne sont plus des enfants mais de jeunes adultes, qui ont un discours et des réactions beaucoup plus matures. On retrouve une équipe de personnages réunie autour de l’Avatar du moment (la fougueuse Korra) et le ton général est plus sérieux, avec des considérations politiques et stratégiques qui font que la série ne s’adresse plus vraiment aux enfants.
Pour finir, la réalisation a encore été améliorée, et on a des images de villes et de machines assez incroyables : on oublie les pérégrinations dans les déserts et les forêts pour un univers urbain et un extravagant, façon Gotham City, et on va de découverte en découverte
Même l’intrigue a été complètement revue : il ne s’agit plus d’affrontement entre maîtres des éléments, mais d’une guerre entre les Maîtres et les Egalistes, des humains « ordinaires » qui se plaignent de la domination des élémentalistes. Un concept très malin : imaginons un peu que la population se retourne contre les Jedis dans Star Wars parce qu’ils sont trop puissants et trop dangereux (cela aurait pu être l’origine de l’Empire, mais Georges en a décidé autrement…).
Une belle réussite donc, pour une série qui arrive à se renouveler complètement et à mettre la barre encore plus haut. Les rebondissements et les coups de théâtres sont au rendez-vous dans la saison 1 de la Légende de Korra, qui est plutôt sombre et désespérée, malgré une fin très heureuse (trop heureuse ?). Chaque épisode se termine sur un gros suspense qui donne envie de voir la suite, et l’intrigue est absolument imprévisible (tant mieux). Du beau travail !