Batman Year One : un anime pour les durs à cuire
Chouette, un nouvel anime Batman, produit par Warner Bros ! En plus il s’agit d’une adaptation d’une bd culte de Frank Miller, à savoir Batman : Year One ou Vengeance Oblige en VF. Sorti en 1988 cet album est une sorte de remise à plat du mythe du justicier masqué, présentant ses débuts en tant que redresseur de torts.
En prime, l’histoire présente aussi les débuts difficiles de l’inspecteur Gordon, sa lutte contre la corruption et son ascension vers le statut de commissaire divisionnaire. On y croisera aussi d’autres futures légendes, comme Selina Kyle (Catwoman) ou Harvey Dent (Double Face)… Cette bd a en partie inspiré Christopher Nolan pour son Batman Begins (la scène où Batman appelle des chauve-souris par exemple).
Batman : Year One est dépourvu de fantaisie, de costumes pittoresques et de gadgets sophistiqués (même pas de batmobile). En effet dans cette histoire, Bruce Wayne est un personnage tourmenté et livré à lui-même, qui cherche à se venger de la pègre qui a tué ses parents, sans trop savoir comment. On est plus dans le polar que dans le film d’aventure, et le style général est plutôt réaliste et sordide (la marque de fabrique de Frank Miller, obsédé par les gangsters et les armes à feu).
La réalisation de l’anime suit cette charte graphique très réaliste, souvent très calme mais parsemée d’explosions de violence et de bastons douloureuses. Un style à la Taxi Driver, avec de longs monologues de personnages tourmentés. Si l’anime respecte à la case près les dessins de David Mazzucchelli, cela ne l’empêche pas d’instaurer une ambiance très particulière et quasi dépressive, en contraste fragrant avec le précédent Batman (Sous le Masque Rouge), beaucoup plus dynamique et coloré (quoique très sombre aussi). Les adaptations de Batman se suivent et ne se ressemblent pas, et c’est tant mieux. Il y a quasiment autant d’interprétation du justicier masqué que d’auteurs. Maintenant j’attends avec impatience l’adaptation du Dark Knight de Frank Miller.