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Tintin au cinéma, 4 mois aprés

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Je viens enfin de voir Le Secret de la Licorne, un peu plus de 4 mois après sa sortie ciné. L’occasion de donner mes impressions après toute l’effervescence et la polémique qui ont entouré cette transposition d’une œuvre culte par Steven Spielberg et Peter Jackson.

Au départ de tout cela, il y a un malentendu. En effet j’ai toujours lu et entendu dire que Spielberg avait été inspiré par Tintin lorsqu’il a réalisé les Aventuriers de l’Arche Perdue.

Or c’est totalement faux, c’est un mythe, une légende : Spielberg a découvert Tintin après avoir créé Indiana Jones, lorsqu’on l’a questionné sans arrêt sur ses supposés emprunts alors qu’il était en tournée promotionnelle en Europe.

Spielberg a donc découvert Tintin dans les années 1980, a trouvé que c’était sympa et que cela ferait un bon film  Mais Spielberg n’est pas un grand connaisseur de l’œuvre d’Hergé et n’a pas été influencé par elle. Et ça se voit.

Rien d’étonnant alors, à ce qu’il livre une adaptation pas vraiment respectueuse du Tintin que nous connaissons.

Le scénario a été complètement réécrit, en mixant plusieurs albums, la célèbre ligne claire d’Hergé a été mise de côté et les personnages ressemblent à d’étranges hybrides de toons et de personnes réelles, et pas vraiment à leur version dessinée.

L’univers d’Hergé a été américanisé, avec une surabondance de cascades, poursuites, bagarres et un inévitable duel final avec un Super-Vilain (à qui Spielberg prête son visage). L’humour absurde et et les gags visuels  d’Hergé ont été alourdis par des blagues vulgaires (Haddock qui rote dans un moteur d’avion pour le faire démarrer) qui suscitent un sentiment de gêne.

Bref, ceux qui espèrent voir une adaptation respectueuse d’un maître de la bande dessinée à l’européenne peuvent passer leur chemin.

Peter Jackson et Steven Spielberg, réunis pour la première fois au cinéma

Ceci dit, est-ce que le Tintin de Spielberg est inintéressant ? J’ai quand même pris du bon temps à assister à ce foisonnement d’aventures et de rebondissements loufoques, et à la virtuosité technique du duo Spielberg-Jackson. On ne s’ennuie pas, on va de surprise en surprise et on finit par s’attacher aux personnages, qui sont humanisés grâce au motion capture et s’éloignent de leur physique cartoonesque initial. Un parti pris finalement pas si bête, quand on pense à quel point le Tintin original, avec sa tête en forme de boule et son air ahuri, est finalement peu intéressant. De tous les persos d’Hergè, j’ai toujours préféré le Capitaine Haddock et je trouve d’ailleurs qu’il a été aseptisé par Spielberg, amputé de ses jurons pittoresques et de ses colères légendaires. Même les Dupont-Dupond sont plus intéressants dans la bd !

Le Secret de la Licorne reste un divertissement réussi mais il ne se démarque pas d’un bon Pixar ou d’un Shrek. L’âme d’Hergé n’est pas ici ! Je suis au final assez d’accord avec Bruno Podalydès et Benoit Peeters.

Falling Skies : ET fait exploser maison

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Depuis l’annulation de V, l’amateur d’extra-terrestres et de vaisseaux spatiaux n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. C’est donc avec une lueur d’intérêt dans les lunettes que j’ai visionné Falling Skies, une production Dreamworks Television, avec Steven Spielberg en producteur exécutif.

 

Falling Skies se passe 6 mois après que des extraterrestres malintentionnés (comme souvent) aient déferlé sur Terre et décimé la population. On retrouve un groupe de rescapés qui tentent de résister à l’envahisseur et de survivre dans un univers post-apocalyptique.

Le thème n’est pas franchement original, vu la multitude de films de Space Invaders qui ont déferlé au cinéma ces dernières années. Parmi les plus récents (et les plus mauvais) on peut citer Skyline et Battle Los Angeles, mais le filon n’est pas tari…

Le fait de voir Spielberg à la production rassure un peu, étant donné que la Guerre des Mondes présentait quelques scènes d’action efficaces et réalistes  (mais un scénario peu convaincant).

En gros Falling Skies essaye d’être ce que Walking Dead est au film de zombies : une transposition télévisée instillant du suspense et du réalisme, prenant le temps de présenter les personnages et le background d’une façon un peu plus fouillée que d’habitude.

Difficile de se faire une idée après 2 épisodes, mais il y a quelque chose d’intrigant et des idées qui donnent envie de voir la suite (ce qui n’est déjà pas si mal). Le gros problème est le manque flagrant de budget alloué à la série (pourtant Dreamworks devrait avoir les moyens !) : les extraterrestres  et vaisseaux numériques sont peu crédibles (on a l’impression d’être dans Mars Attacks), et les décors réduits à la portion congrue. A ce niveau-là, Falling Skies pâtit beaucoup de l’univers apocalyptique (et gore) de Walking Dead. La violence est également très limitée, avec des rayons laser qui manquent toujours leur cible et des personnages qui s’en tirent sans une égratignure.

 

 Avec ces moyens limités et une direction artistique qui semble viser un public plutôt familial (on est plus dans le Soldat Ryan que dans Band of Brothers), les réalisateurs font ce qu’ils peuvent et arrivent à sortir quelque fois de bonnes idées. Par exemple, faute de budget, l’invasion extraterrestres et les batailles qui ont précédé l’histoire sont montrées par des dessins d’enfant, et ma foi, cela fonctionne plutôt bien. Il y a également des éléments qui laissent entrevoir une certaine dureté, comme ce chef de la Résistance qui se plaint de tous ces civils inutiles qu’il faut nourrir, ou le Bad guy qui fait son apparition au 2e épisode (et qui devrait logiquement rejoindre la Résistance, à moins que…)

Bref il y a de bons trucs dans ce début de série, qui pour le moment n’est guère portée sur le patriotisme et l’héroïsme forcené (au contraire des films cités précédemment). Une série à surveiller donc, en espérant qu’elle trouve sa vitesse de croisière et que cela sera un peu plus étoffé.