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Green Lantern : la couleur de la nullité

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Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer un Green Lantern au cinéma. Il est clair que le groupe DC Comics-Warner veut marquer des points face à la déferlante Marvel. Sans doute DC-Warner veut montrer aussi qu’après Batman et Watchmen, des films pas très joyeux, il est capable de sortir des films familiaux avec des super-héros funs et cools.

Ceci dit, je regrette bien que Green Lantern (que j’ai toujours personnellement trouvé comme un super-héros foireux), passe sur le grand écran avant d’autres persos emblématiques comme Flash, Wonder Woman ou Superman (dont le reboot est en cours de préparation).

La version animée fournie par Warner Bros Animated en 2009 et intitulée Green Lantern : First Flight présentait néanmoins un scénario correct et une histoire épique à la sauce Star Wars, donc il y avait quand même un certain potentiel.

ça fait mal aux yeux tout ça

Hélas… ce Green Lantern au ciné, réalisé par Martin Campbell (Zorro) n’est vraiment pas terrible, tout comme le laissait prévoir la bande annonce.

La trame de l’histoire est ultra convenue : un type reçoit des super-pouvoirs, a du mal à s’assumer, avant de ressaisir et de flanquer une raclée au méchant et de devenir un vrai super-héros adulé par la foule, qui sort avec la plus belle fille du quartier. On a déjà vu ça un bon millier de fois. Le héros est un pilote d’aviation branleur et tête à claque (Ryan Reynolds), dont l’incompétence est flagrante, même muni d’un super anneau. Faut dire qu’il a été traumatisé par la mort de son père, pilote de chasse aussi (qu’est-ce que c’est original)

Sachant qu’il est un « élu », soigneusement sélectionné parmi des milliers de candidats potentiels, il y a déjà un truc qui cloche. Hal hérite donc du poste de shérif intergalactique et d’un kit comprenant un anneau de type pochette surprise, une lanterne vintage et un costume horrible. Et en plus il n’y a pas le mode d’emploi.

Hal et son nouveau pote à tête de poulet

Le nouvel élu doit prendre au combat de la « force verte de la volonté » contre  la « force jaune de la peur » (un concept assez sidérant, qui a l’air tiré d’une expérience sous LSD). Ses nouveaux collègues lui assènent régulièrement des « un Green Lantern ne connait pas la peur » avant d’ajouter d’un ton sceptique « si tu as été choisi par l’anneau, c’est qu’il y a une bonne raison ». Même les anneaux magiques peuvent se tromper…

Pas le moindre souffle épique dans tout ça, le film est une grosse baudruche vide, alors que j’espérais des batailles de SF mélangées à de la fantasy, à la Star Wars. Il y quelques passages amusants quand Hal Jordan crée des tas d’objets loufoques pour combattre l’ennemi, mais c’est à peu prés tout. En plus les effets spéciaux sont vraiment hideux, et la 3D n’apporte rigoureusement rien.

rarement vu des FX aussi moches….

L’anime Green Lantern : Emerald Knights qui est sorti juste avant le film et qui approfondit la mythologie est à ce titre beaucoup plus inventif et intéressant. Et Hal Jordan fait pâle figure devant les personnages Marvel au ciné, qui sont beaucoup mieux écrits. Si Warner veut faire du fun, il y a vraiment du boulot ! J’espère que le prochain Superman n’ira pas dans le même sens…

DC Comics + Warner = DC Entertainement

La fusion Disney-Pixar-Marvel vient d’avoir une suite lourde de conséquences : Warner vient de modifier sa division DC Comics afin de créer DC Entertainment, une structure destinée à exporter les super-héros DC vers le monde du cinéma.

DC Comics devient DC Entertainment

Les aventures de Superman, Batman, Wonder Woman, Green Lantern vont donc se décliner dans plein de films hollywoodiens. C’est chouette ! Enfin on espère qu’il n’y aura pas trop de nanars…

Mais DC Comics c’est aussi Watchmen, Constantine, V pour Vendetta, la Ligue des Gentlemen Extraordinaires : des comics très sombres et torturés, dont les héros sont aux antipodes de ceux qui sont proposés par les séries historiques (Superman par exemple). Et oui, DC Comics a évolué grâce à l’afflux d’auteurs inspirés tels que Alan Moore, Neil Gaiman ou Frank Miller. Ce sont ces auteurs « nouvelle tendance », plus cyniques et plus extrémistes qui semblent mener la danse ces derniers temps.

Alors face à DC Entertainment, Disney-Marvel a peut-être du souci à se faire.

Ce qui est sûr c’est que les camps se dessinent : d’un côté des films pour ados, spectaculaires et funs, et de l’autre des anti-héros violents et ténébreux et des univers qui reflètent les pires travers du monde actuel.

Moi je m’en fiche, j’aime les deux !