Band of Brothers (Frères d’armes en VF) est une série produit e par Steven Spielberg et Tom Hanks dans la continuité du Soldat Ryan et diffusée sur HBO fin 2001. Elle compte une dizaine d’épisodes qui narrent les aventures de la Easy Company lors de la Seconde Guerre Mondiale. Une série captivante par le soucis du réalisme et le soin maniaque apporté à la reconstitution de la vie quotidienne des soldats, dans ce qu’elle avait de plus sordide, aux antipodes des films triomphants et glorifiants des années 50.
Presque 10 ans plus tard, les Brothers reviennent dans une nouvelle série, consacrée cette fois à la guerre dans le Pacifique. The Pacific n’est pas vraiment une suite, puisque les évènements se déroulent avec d’autres personnages, sur un autre front. On retrouve Spielberg et Tom Hanks à la production, pour une série qui s’annonce la plus chère jamais diffusée sur HBO (150 millions de dollars).
Diffusée depuis mars 2010, la série nous parle dans un premier temps de la bataille de Guadalcanal. Au début les « héros » sont de jeunes patriotes rêvant de décimer des régiments de Jap et de se servir de leurs gros flingues, et assez rapidement les cowboys se retrouvent dans l’enfer vert des îles du Pacifique, nageant dans leur sueur, et confrontés à la faim, la fatigue et les maladies tropicales. Comme si ça ne suffisait pas, la mort frappe sans prévenir et avec une brutalité inouïe, et les marines tombent comme des mouches, face à des ennemis furtifs et vicieux.
Les images sont assez sublimes, la réalisation verse parfois dans un certain onirisme avec une maîtrise imparable des jeux de lumière et des massacres assez picturaux, il faut bien le dire. L’histoire se suit avec un certain intérêt, même si le terrain a déjà été débroussaillé par plusieurs très grands films comme La Ligne Rouge de Terence Mallick ou Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima de Clint Eastwood. C’est un peu le problème : The Pacific ne crée pas vraiment la surprise et semble manquer de fond.
Les motivations des soldats sont binaires (casser du Jap) et on n’a pas le point de vue du camp d’en face, comme c’était le cas dans les films précités. L’idée est surtout de montrer le point de vue et le ressentis des soldats américains ayant participé à cette guerre, sans fioriture ni glorification excessive (quoiqu’on entend quasiment tout le temps des violons pour souligner l’intensité dramatique de l’histoire). L’avenir dira si cette série devient plus subtile et moins manichéenne (pour le moment j’ai vu les 2 premiers épisodes)