Je tiens entre les mains la 2e partie du tome 9 de la Compagnie Noire (Elle est les Ténèbres) au format poche. C’est l’occasion pour moi de parler de cette série de fantasy pas très héroïque dont chaque épisode se déguste avec plaisir.
La Compagnie Noire a été inventée par Glen Cook en 1984 et la série (toujours en cours d’écriture) compte aujourd’hui une dizaine de tomes. Le récit se déroule dans un monde médiéval assez proche du notre, où les héros de l’histoire sont une bande de mercenaires qui vendent leurs services au plus offrant. Aventuriers, repris de justice, sorciers et exilés composent la Compagnie Noire, une « libre compagnie » qui existe depuis 400 ans et s’est illustrée dans de nombreuses guerres, pas toujours glorieuses. La Compagnie est composée de durs à cuire et de guerriers qui n’ont pas froid aux yeux mais suivent leur propre code d’honneur, et vont (parfois) au secours des populations innocentes.
Parmi la horde de personnages pittoresques qui composent la Compagnie se détachent Toubib (soigneur, chroniqueur, puis finalement commandant de la compagnie), les sorciers Qu’un-Oeil et Gobelin, Murgen le Porte Etendard, et Corbeau, le tueur taciturne.
Tous ces personnages entrent dans des histoires qui n’ont rien d’épique et d’héroïque mais ressemblent plutôt à la guerre des tranchées. On peut parler de Dark Fantasy étant donné la teneur très sombre et trés ironique de cet univers qui évoque parfois les grands classiques de la littérature (le Seigneur des Anneaux par exemple) mais avec un regard très cynique et très décalé. Autre différence avec les grands classiques, si le monde imaginé par Glen Cook regorge de sorciers, de monstres et de magiciens, on n’y compte pas d’Elfes, de Nains et autres races traditionnelles : tous les personnages sont humains et les limites entre le Bien et le Mal sont loin d’être bien définies.
La série de la Compagnie Noire se compose de plusieurs cycles chronologiques où l’on voit nos anti-héros évoluer, vieillir et survivre vaille que vaille à toutes sortes d’évènements désastreux.
Dans les Livres du Nord, la Compagnie se met par erreur au service de la Dame, le pendant féminin du Seigneur des Ténèbres qui hante tout bon roman de fantasy. La Dame est cruelle, belle, immortelle, et toute puissante, et gère son empire d’une main de fer, aidée par les Asservis, ses 10 dévoués serviteurs (oui je sais, ça fait fortement penser aux Nazgùls). Ces derniers portent des noms aussi pittoresques que Le Hurleur, Volesprit, Transformeur, le Boiteux… et sont tous aussi cinglés et destructeurs les uns que les autres.
Cette brochette d’affreux donne assez rapidement envie à nos durs à cuire de retourner leur veste et de se mettre au service de la Rose Blanche, la mystérieuse leader de la résistance, seule capable de vaincre la Dame des Ténèbres et ses maléfiques serviteurs.
Sans rentrer dans les détails, la suite des évènements verra effectivement la défaite de la Dame, mais aussi la trahison des Asservis et la menace d’un autre Seigneur des Ténèbres encore plus maléfique et redoutable, qui se fait appeler le Dominateur (et qui était l’époux de la Dame).
Après tous ces évènements fertiles en rebondissements (où l’on voit beaucoup de personnages mourir et d’autres revenir de la mort), la Compagnie se disloque et certains décident de partir en direction du sud, d’où le Cycle des Livres du Sud suivi du Cycle de la Pierre Scintillante. Dans les contrées du sud, nos guerriers se retrouvent face à d’autres sorciers ténébreux et à des ennemis supposés morts, et la guerre recommence… Mais finalement c’est la vie qu’ils ont choisi de mener, nos braves et rusés guerriers. Une vie calme à la campagne, ça n’est pas fait pour eux !