La journée du vendredi 26 juin a été marquée par l’annonce de la mort de Michael Jackson, victime d’une crise cardiaque (causes non élucidées, sans doute à cause d’un cocktail de médicaments). Les USA sont sous le choc et même la France fait la une sur ce triste évènement, qui fait oublier pour un temps la répression en Iran.
On constate que pour une fois, la règle du « quand tu es mort, tout le monde te trouve génial » n’est pas respectée, et même si les artistes, hommes politiques et autres stars saluent le génie de l’artiste disparu et son apport à la culture mondiale, beaucoup rappellent les procès et la vie légèrement déréglée de l’icône de la pop. Un personnage marquant du XXe siècle s’en est allé (j’ai entendu dire cette phrase assez juste : « il n’y a eu qu’un Elvis Presley, il n’y aura qu’un Michael Jackson ») mais ce personnage mutant et plus que légèrement dingue portait avec lui une grosse part d’ombre et beaucoup de contradictions. Trés cyniquement je dirais qu’il aurait mieux valu pour lui qu’il parte avant, en pleine gloire, avant toutes les frasques et affaires qui ont sali son image à jamais. Les hommages insistent aussi beaucoup sur les qualités de danseur de Michael, et beaucoup moins sur ces créations musicales, ce qui est discutable (même si je ne suis pas fan).
Moi la mort de Michael, à vrai dire je m’en fous un peu. Je garde en mémoire l’époque glorieuse des années 80 (Thriller, Billlie Jean), avant qu’il ne devienne ce milliardaire paranoïaque et ce clown triste et dépravé, au génie discutable.
Petite revue de presse :
« Qu’on l’adule ou qu’on le déteste, qu’il fascine ou qu’il agace ne change rien à l’affaire: c’est bel et bien LE chanteur planétaire qui vient de disparaître à 50 ans. Célèbre à la fois pour l’immense empreinte qu’il laisse sur la musique contemporaine, ses transformations physiques, ses démélées avec la justice et ses créanciers. Si John Lennon proclamait qu’il était plus connu dans ce bas monde que Jésus-Christ, impossible de trouver un humain en âge de glisser un CD dans une platine qui ne connaisse Michael Jackson. » (Libération)
« Michael Jackson faisait partie des personnalités les plus connues des Etats-Unis et sur toute la planète. Ses chansons dansantes ont révolutionné la musique. Sa personnalité faisait aussi parler. Il intriguait ou révulsait, avec son visage devenu mutant, sa peau qui avait blanchi, sa maison transformée en parc d’attractions, ses procès pour pédophilie, sa vie recluse. Mais, le jour de sa mort, c’est la douleur de perdre un artiste immense qui domine. De la chanteuse Madonna au cinéaste Steven Spielberg, en passant par le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, on ne compte plus les personnalités et stars du spectacle qui se disent bouleversées. » (Le Monde)
« Michael Jackson n’existe pas. Il porte en lui une merveilleuse irréalité. Un jour, une de ces fans lui à même demandé s’il allait aux toilettes. C’est un monstre. Tout est post-humain, supra-humain, méta-humain chez lui, à commencer par son mariage avec la fille d’Elvis Presley : une sorte d’eugénisme pharaonique. Le plus romanesque, dans cette triste disparition, c’est que Barack Obama s’apprête à rendre hommage au plus célèbre pédophile de la planète. » (interview de Fabrice Plisskin dans Nouvel Obs)